L'introduction à la lecture de Benjamin Péret de Claude Courtot est un livre rare, un livre incontournable pour pénétrer l'univers du poète dont il donne quelques clés. Un ouvrage qui, depuis sa parution, n'a pas pris une ride.
"Si cette chronologie biographique permet de se faire quelque idée de ce que fut l'activité de Péret, elle n'en laisse pas moins échapper l'essentiel de l'homme qu'elle devrait au contraire cerner. Péret est trop grand pour tenir dans une « fiche signalétique et des services » ! Dire qu'il a écrit un article ou « signé » tel ou tel tract, c'est déjà le trahir : il ne passe plus, dans ces mesquines consignations historiques, toute la passion que Péret mettait à ce qu'il entreprenait, ni les grands éclats de voix, les injures ou le rire. Tous les mots dont on est bien obligé d'user pour qualifier certaines de ses activités, semblent étrangement faibles; on ne trouve plus soudain sous sa plume que des « litotes », lorsqu'on cherche à définir Péret. Ainsi la notion de « militant », si souvent dévalorisée. Péret peut vraiment donner l'idée de ce qu'est un « militant » : ce n'est pas un soldat aveugle, un fanatique qui « donne sa vie » à une cause, c'est un homme lucide qui identifie sans effort une cause, la cause surréaliste et révolutionnaire, à sa vie.
[...] il a toujourjours refusé les compromissions payables au porteur. "Un homme ressemblant" oui, il faut le souligner, car dans l'effroyable carnaval où nous vivons, les visages sans masques sont rares."
Claude Courtot, extrait de l'Introduction à la lecture de Benjamin Péret.
"Si cette chronologie biographique permet de se faire quelque idée de ce que fut l'activité de Péret, elle n'en laisse pas moins échapper l'essentiel de l'homme qu'elle devrait au contraire cerner. Péret est trop grand pour tenir dans une « fiche signalétique et des services » ! Dire qu'il a écrit un article ou « signé » tel ou tel tract, c'est déjà le trahir : il ne passe plus, dans ces mesquines consignations historiques, toute la passion que Péret mettait à ce qu'il entreprenait, ni les grands éclats de voix, les injures ou le rire. Tous les mots dont on est bien obligé d'user pour qualifier certaines de ses activités, semblent étrangement faibles; on ne trouve plus soudain sous sa plume que des « litotes », lorsqu'on cherche à définir Péret. Ainsi la notion de « militant », si souvent dévalorisée. Péret peut vraiment donner l'idée de ce qu'est un « militant » : ce n'est pas un soldat aveugle, un fanatique qui « donne sa vie » à une cause, c'est un homme lucide qui identifie sans effort une cause, la cause surréaliste et révolutionnaire, à sa vie.
[...] il a toujourjours refusé les compromissions payables au porteur. "Un homme ressemblant" oui, il faut le souligner, car dans l'effroyable carnaval où nous vivons, les visages sans masques sont rares."
Claude Courtot, extrait de l'Introduction à la lecture de Benjamin Péret.