Je vois encore Jean Bazin et Jean-Michel Le Gallo se joignant en janvier 1971 à ceux qui autour de Jean Schuster, José Pierre et Gérard Legrand animaient la revue Coupure (1969-1972). C’était au café « Le Cyrnos », aujourd’hui disparu, rue du Bac. Ils apparaissaient, jeunes enthousiastes, inséparables comme les Dioscures. Et leur sang neuf était bien nécessaire aux rescapés que nous étions d’une aventure collective qui nous avait les uns et les autres éprouvés à divers degrés. Jean Schuster les avait invités, séduit par Les lumières délavées ou l’enfance contraire, ce manuscrit qu’ils lui avaient adressé comme une bouteille à la mer afin qu’elle atteigne le continent surréaliste qui les fascinait. Elle ne manqua pas son but.
Aujourd’hui ce texte, demeuré inédit, et ceux qui lui sont ici associés (publiés jadis au Soleil Noir, au Récipiendaire et dans les revues Coupure, Discours, Éllebore et Équivox) permet de redessiner la cartographie poétique selon le signe ascendant. Dans l’aridité poétique contemporaine, où les seuls points de repère s’intitulent atelier, travail en résidence, performance ou autres pitreries cérébrales, misérables oasis dans le désert environnant, plus que jamais l’eau de source jaillissante de ces textes nous permet de rafraîchir nos palais desséchés.
Les deux poètes, Jean Bazin et Jean-Michel Le Gallo parlent d’une seule voix. Pour paraphraser Lautréamont – et avec plus de chances que lui de voir nos espoirs réalisés - nous proclamerons que la poésie sera faite par deux, non par un. Fait si rare que je n’en vois pas d’exemple plus convaincant depuis Les Champs magnétiques de Breton et Soupault, en 1919. C’est par cette porte laissée battante que Bazin et Le Gallo surgissent cinquante ans plus tard, avec la même ferveur.
Jérôme Duwa explique fort bien dans la postface de ce recueil comment procédèrent les deux jeunes poètes, comment ils s’abandonnèrent sans frein – vraiment sans frein - à l’automatisme, en profitant des conditions techniques nouvelles qu’ils pouvaient exploiter en 1969, conscients qu’ils s’aventuraient sur des terres non défrichées, avec une belle insouciance des risques encourus.
Les textes rassemblés dans ce livre, illustrés par des artistes, Lydia, Théo Gerber, Gilles Ghez, Guy Roussille, Ivan Tovar, compagnons d’un concert exaltant à la manière du chœur qui entoure les solistes, témoignent du ton unique de ces deux poètes.
Gracq à propos de Breton parle d’ « une certaine manière de poser la voix ». J’invite le lecteur à prêter l’oreille à l’accent tout à fait original de ces deux voix mêlées.
Aujourd’hui ce texte, demeuré inédit, et ceux qui lui sont ici associés (publiés jadis au Soleil Noir, au Récipiendaire et dans les revues Coupure, Discours, Éllebore et Équivox) permet de redessiner la cartographie poétique selon le signe ascendant. Dans l’aridité poétique contemporaine, où les seuls points de repère s’intitulent atelier, travail en résidence, performance ou autres pitreries cérébrales, misérables oasis dans le désert environnant, plus que jamais l’eau de source jaillissante de ces textes nous permet de rafraîchir nos palais desséchés.
Les deux poètes, Jean Bazin et Jean-Michel Le Gallo parlent d’une seule voix. Pour paraphraser Lautréamont – et avec plus de chances que lui de voir nos espoirs réalisés - nous proclamerons que la poésie sera faite par deux, non par un. Fait si rare que je n’en vois pas d’exemple plus convaincant depuis Les Champs magnétiques de Breton et Soupault, en 1919. C’est par cette porte laissée battante que Bazin et Le Gallo surgissent cinquante ans plus tard, avec la même ferveur.
Jérôme Duwa explique fort bien dans la postface de ce recueil comment procédèrent les deux jeunes poètes, comment ils s’abandonnèrent sans frein – vraiment sans frein - à l’automatisme, en profitant des conditions techniques nouvelles qu’ils pouvaient exploiter en 1969, conscients qu’ils s’aventuraient sur des terres non défrichées, avec une belle insouciance des risques encourus.
Les textes rassemblés dans ce livre, illustrés par des artistes, Lydia, Théo Gerber, Gilles Ghez, Guy Roussille, Ivan Tovar, compagnons d’un concert exaltant à la manière du chœur qui entoure les solistes, témoignent du ton unique de ces deux poètes.
Gracq à propos de Breton parle d’ « une certaine manière de poser la voix ». J’invite le lecteur à prêter l’oreille à l’accent tout à fait original de ces deux voix mêlées.
Claude Courtot
(novembre2013)
Jean Bazin Jean-Michel Le Gallo: Les lumières délavées ou l’enfance contraire, Editions L’Harmattan, collection "Poètes des cinq continents", novembre 2013, 148 pages, 15,50 euros.
Jean Bazin sur le site de l'Association des amis de Benjamin Péret.
(novembre2013)
Jean Bazin Jean-Michel Le Gallo: Les lumières délavées ou l’enfance contraire, Editions L’Harmattan, collection "Poètes des cinq continents", novembre 2013, 148 pages, 15,50 euros.
Jean Bazin sur le site de l'Association des amis de Benjamin Péret.