"Un couteau de ce cristal auquel ne manquent point des traces ferrugineuses indélébiles, comme pour qu'enfin la fièvre ne cesse d'habiter la lucidité, ainsi je revois Jean Schuster [...] Aux yeux de ceux-là même qui ont choisi d'y particper, un certain brouillard recouvre le surréalisme; il le décape et le découpe, en escaliers, en plate-formes d'observation, en chausse-trapes aussi qui renouvellent la distinction faite par Lafcadio entre "crustacés" et "subtils".  Nul plus que ce logicien rigoureux ne tint à  préserver le rôle de l'irrationnel et du nocturne dans la création poétique, nul mieux que ce personnage secret, mais visité du démon de la "modernité" n'aperçoit les virages d'un temps singulièreement public. Aussi est-ce toute justice que le directeur de l'Archibras (1966) ait été l'un des fondateurs du Quatorze Juillet (1958) "organe de résistance intellectuelle", après avoir, dans cette jeunesse déjà lointaine que j'évoque, animé nos meilleures raisons de vivre à la pointe de Medium, "communication surréaliste". On vous parle d'un lieu qui désespère les snobs, les "récupérateurs" en tout genre et les lâches: ne quittez pas."
Gérard Legrand



voir: Jean Schuster: "L'élu des mots"