Robert Benayoun– Ecrivain, collagiste et cinéaste. Entré en contact avec Breton et le groupe surréaliste dès 1949, il prend à la même époque une part prépondérante à la fondation de L'Age du cinéma, revue dont il sera le rédacteur en chef. Il collabore régulièrement aux revues surréalistes à partir de Médium. Sa vaste culture, notamment dans le domaine anglo-saxon, sa connaissance appronfondie de la psychanalyse (il publiera l'une des premières études sur la biographie de Freud due à Ernest Jones), sont équilibrées par des tendances ludiques où la mystification garde ses droits. Pamphlétaire de talent, il "démolit" l'ouvrage de Pauwels et Bergier, Le matin des magiciens. Il a traduit les poèmes d'Edward Lear, Le livre des damnés de Charles ford et L'île fantôme de Washington Irving. Critique de cinéma, il s'efforce de maintenir dans cette "zone de tempêtes" des positions proches de son expérience du surréalisme. Il a passé plus récemment à la réalisation de films (Paris n'existe pas, 1969; Sérieux comme le plaisir, 1975) où se retrouvent ses qualités d'humour et d'une fantaisie non dénuée d'émotion dans la connivence. Enfin, il a révélé une oeuvre déjà anciennement entreprise de collagiste, expert en allusions scabreuses et en bouffonnes conflagrations.


Gérard Legrand, notice du Dictonnaire général du surréalisme et de ses environs, 1982.

Trois cerises et une sardine, n°3, décembre 1996.