Giivanna 70
Giovanna à Bonneuii-sur-Marne dans les années 70
Photo Jean Bazin
 
 
Giovanna, née Ricchetti, nous a quitté le 20 février à l’âge de 92 ans. Avec son compagnon Jean-Michel Goutier elle avait rejoint le surréalisme autour d’André Breton en 1965 et, dans le même temps, l’Association des amis de Benjamin Péret à laquelle l’une et l'autre furent fidèles jusqu’au bout. Giovanna avait illustré la couverture du livre sur Benjamin Péret paru aux éditions Veyrier en 1982, sous l’égide de Jean-Michel.
Peintre, poète, performeuse, elle était d’une discrétion farouche. Il a fallu attendre la parution en 2017 de son livre Poèmes et Aphorismes (1989-2015) pour que l’on s’aperçoive de l’étendue et de la complexité de son œuvre poétique. On connaissait l’œuvre picturale par son originalité, sa constante inventivité, depuis ses dessins réalisés à la machine à écrire jusqu’à sa technique de l’arrachage, technique qu’elle a été la seule à pratiquer du geste rapide de l’automatisme. Son regard sur le monde était caustique, enjoué et sans concessions. La poésie de Giovanna se distingue par une recherche permanente sur la langue et par un humour incisif très personnel. Comme le souligne Jacqueline Chénieux-Gendron, dans sa préface à Poèmes et Aphorismes : « ce sont des allusions populaires, érotiques, blasphématoires et toujours très peu bienséantes. » Sur le site de l’Association des amis de Benjamin Péret on peut lire une recension par Jérôme Duwa de Poèmes et Aphorismes (1989-2015)