Eugenio Fernández Granell aurait eu cent ans cette année. Il était né à A Coruña, en Galice, dans une ville ouverte aux embruns océaniques et aux idées de progrès et de liberté que le fascisme annihila en Espagne à partir de 1936 ; il nous resta l’océan, cet océan que Granell a peint de mémoire depuis son exil américain.
La Fondation Granell fête à Saint-Jacques-de-Compostelle le centenaire de l’artiste en pariant sur l’avenir, et ce, malgré les sévères réductions budgétaires institutionnelles qui font craindre pour son existence même. Cet été, six expositions de son œuvre picturale ainsi que de ses collections ethniques et surréalistes seront accueillies dans les musées et salles d’exposition de la ville.
Son œuvre littéraire a été mise à l’honneur au cours d’un marathon de lecture célébré le 30 mai 2012 dans sa Fondation : « Cuentos y otras invenciones de Eugenio Granell ». Tout au long de la journée on a pu entendre les mots granelliens dans la voix de personnes anonymes, d’amis de l’artiste, d’étudiants, de professeurs, de jeunes enfants, de peintres, d’habitants de la vieille ville venus en voisins, d’écrivains, de touristes de passage à Compostelle... Un récital poétique en hommage à Granell, « Amores e Clamores con Granell » a uni la voix de Claudio Rodríguez Fer, poète galicien reconnu et ami très cher de l’artiste, aux voix des jeunes poètes prometteurs qui animent les revues littéraires Evohé et Paradisso. Au cours de cette manifestation Rodríguez Fer a lu pour la première fois son poème « Varsoviana (Ás Barricadas) », dédié à la mémoire de celui qui nous a appris à toujours regarder vers le futur.

María Lopo

La Fondation Eugenio Granell