Jean-Michel Goutier a publié des textes théoriques, des livres de poésie, des écrits sur des artistes ou des poèmes dans de nombreuses revues. Il a participé de près ou de loin aux différentes expositions sur le surréalisme et André Breton, organisées au Centre Pompidou.
PROPOS RECUEILLIS PAR NATHALIE JUNGERMAN
novembre 2009
Photographie N. Jungerman, octobre 2009
Vous avez connu André Breton. Dans quel contexte l’avez-vous rencontré ?
Jean-Michel Goutier J’ai connu André Breton en 1964. C’était après les difficiles années de la guerre d’Algérie. Envoyé avec le contingent, j’avais effectué le maximum de mon temps dans les Aurès. Je suis rentré en France, traumatisé par cette guerre et dans un état de révolte proche de celui des surréalistes au sortir du premier conflit mondial. Je lisais beaucoup et notamment les poètes : Péret, Artaud, Breton, Crevel... Fasciné par Le théâtre et son double d’Artaud j’ai présenté, dans un cabaret de la Rive gauche, un montage poétique que j’avais intitulé : Lignes de forces surréalistes. Par souci d’honnêteté, j’ai envoyé le synopsis à André Breton qui m’a fait savoir qu’il ne fallait en rien modifier le choix des textes et s’en tenir à cette première mouture. Dans les mois qui suivirent il me proposa par un courrier, portant également la signature de tous ses amis, de collaborer à une exposition qui était en préparation. Il s’agissait de L’Écart absolu, la dernière exposition internationale du surréalisme qui a eu lieu fin 1965. Nous avions élaboré, ma compagne et moi, un spectacle sur le thème de l’androgynat, qui tenait des premiers happenings créés aux États-Unis et des « performances » actuelles, au cours duquel nous échangions en boucle des répliques de Jean-Pierre Duprey, de Julien Gracq, de Breton, des passages du théâtre élisabéthain et de bien d’autres auteurs. Tous les soirs, nous fréquentions le café surréaliste La promenade de Vénus où le groupe se réunissait et nous vivions l’expérience extraordinaire de la mise en commun de la pensée. Ces rencontres quotidiennes ont duré jusqu’à la mort de Breton, fin 1966. C’est au cours de cette période exaltante que j’ai fait la connaissance d’Aube.
Vous avez établi et commenté cette correspondance entre André Breton et sa fille Aube, jusqu’alors inédite, parue récemment chez Gallimard. Est-ce votre initiative ?
J-M. G. C’est Aube qui en a décidé ainsi... André Breton stipule dans son testament que sa correspondance ne doit être publiée « au plus tôt » que cinquante ans après son décès. Toute liberté est laissée, en revanche, pour les lettres adressées à sa fille et à son épouse Elisa. Aube a attendu plus de quarante ans avant de décider de faire éditer les lettres la concernant. Échelonnées sur vingt-huit années, ces lettres ont un intérêt primordial afin de mieux connaître un Breton intime qu’on découvre égal à lui-même avec, en plus, infiniment de tendresse.
Ne sont publiées que celles de Breton, n’était-il pas possible d’insérer les lettres d’Aube ?
J-M. G. J’ignore ce que sont devenues les lettres d’Aube mais je présume qu’elle ne tenait pas à les publier. En revanche toutes les lettres d’André Breton à sa fille, enfin toutes celles qui ont été retrouvées- il se peut que certaines aient été perdues car Aube a été ballottée entre la France et les États-Unis- sont rassemblées dans ce recueil. Mises à part, ce qui va de soi, les toutes premières qui ne lui sont pas directement adressées mais dont elle est le sujet principal. Ému par la naissance de son enfant, au point de tomber malade et rester alité, Breton écrivait deux lettres par jour à sa compagne, Jacqueline [Lamba], alors à la clinique, dans lesquelles il évoquait la petite Aube qui n’avait que quelques jours...
Vous rappelez dans la postface les prises de position de Breton concernant la procréation et la structure familiale et montrez qu’il n’y a pas de contradiction, mais une pensée libre...
J-M. G. Breton était opposé à la procréation dans la mesure où elle induisait une structure familiale bourgeoise qui, en effet, était haïe par les surréalistes. Succéder ou reprendre l’entreprise paternelle était bien sûr exclu de la trajectoire individuelle de tout surréaliste. La plus violente des déclarations de Breton concernant la procréation, publiée dans la Révolution Surréaliste, provenait d’une fameuse enquête sur la sexualité qui s’est poursuivie de janvier 1928 à août 1932. Il est surprenant de constater qu’au début du siècle, ces questions étaient abordées sans détour. Breton avait conservé un dossier qui contenait la totalité des documents manuscrits concernant les douze séances de l’enquête qui ont été publiées chez Gallimard, dans une collection intitulée « Archives du Surréalisme ». C’est au cours de cette enquête que des amis demandent à Breton ce qu’il pense de la procréation. Il répond qu’il y est hostile, sauf en cas d’amour absolu, d’une grande rencontre, comme il en existe peu. L’avis de la femme est alors primordial et si, en effet, donner naissance à la vie fait l’objet d’une décision commune, dans ce cas, Breton admet bien vouloir reconsidérer sa position. Et c’est exactement ce qui s’est produit. D’une part, il écrit à Jacqueline en 1935 : « J’ai, moi, le sentiment que de ma propre initiative cette offre, je n’ai pas le droit de la refuser t’aimant comme je t’aime. » D’autre part, pour sa fille alors âgée de huit mois, il rédige une lettre destinée, en fait, à la jeune fille qui aura seize ans au « beau printemps » de 1952. Il s’agit de « la lettre à Écusette de Noireuil » qui clôt L’amour fou et dans laquelle le père dit à sa fille : « Vous saurez alors que tout hasard a été rigoureusement exclu de votre venue, que celle-ci s’est produite à l’heure même où elle devait se produire, ni plus tôt ni plus tard et qu’aucune ombre ne vous attendait au-dessus de votre berceau d’osier ». Breton affirme son choix qui est aussi un pari sur l’avenir.
« Rappelle-toi qu’un des plus grands principes philosophiques, auquel aussi bien les surréalistes que les marxistes, par exemple, ont adhéré c’est que la liberté est la nécessité réalisée. Il est bien vrai, crois-moi, que toute autre « liberté » est illusoire. Réfléchis-y longuement... », écrit Breton à Aube dans une lettre de 1956...
J-M. G. Aube a vingt et un ans lorsque Breton lui écrit cette lettre. Cette correspondance n’est nullement un recueil pédagogique et Breton n’aborde jamais la morale, qu’il abandonne aux grands moralistes du XVIIe siècle qu’il admirait d’ailleurs beaucoup. Cependant, c’est à cette période où sa fille a des difficultés scolaires et qui est aussi celle où le choix d’une carrière se décide, que le poète lui cite cette belle sentence de Hegel sans vouloir, aucunement, limiter les pouvoirs de la révolte. Sur le plan de la liberté, Breton n’est pas dans l’utopie ; il précise que la première conquête est la liberté définie comme la « nécessité réalisée ». La liberté est la connaissance de la nécessité, ainsi que le prétendaient les penseurs révolutionnaires du XIXe siècle. Si cette base est installée, c’est déjà une ouverture, une possibilité de vie formidable, car tout peut prendre forme par la suite. C’est un aspect de la liberté choisi comme angle d’attaque pour affirmer ses positions.
Qui dit liberté, dit aussi refus des prix littéraires, des compromissions... Deux ans plus tôt, Breton a exclu Max Ernst du mouvement surréaliste pour avoir reçu le prix de la Biennale de Venise...
J-M. G. On a souvent évoqué les exclusions prononcées contre certains membres du groupe surréaliste qui s’écartaient des exigences adoptées comme ligne de conduite. Ça fait partie des thèmes récurrents. Il faut rappeler que depuis les débuts du Mouvement, il y avait un pacte entre les surréalistes, un engagement commun. Une des plus grandes déceptions de Breton - je le sais très bien parce qu’il nous en a souvent parlé à la fin de sa vie - est qu’il ne comprenait pas comment, par exemple, Aragon, qui avait été son meilleur ami, avait trahi scandaleusement toutes les positions de sa jeunesse en s’engageant à fond dans le stalinisme le plus aveugle. Toutes les ruptures étaient pour lui douloureuses et pas seulement dans l’instant. Certaines le hantèrent longtemps. Il disait qu’il rêvait souvent des amis dont il avait dû se séparer, mais il ne pouvait accepter leurs trahisons. Ces exclusions n’étaient pas toujours brutales et pour certaines, Breton avait fait plus tard amende honorable (Artaud, Desnos ou Matta par exemple). Quant à Dalí, il s’est fait exclure du groupe car ses positions politiques étaient intenables. Il admirait Hitler auquel il envoyait des lettres et profasciste il a aussi soutenu Franco. Quand des républicains étaient condamnés à mort, il déclarait qu’on aurait pu en fusiller davantage. Créateur éblouissant Dalí, pour moi, est plus grand poète que peintre, je songe en particulier à ses poèmes érotiques. Il y a eu une séance mémorable rue Fontaine où Dalí, qui s’attendait à ce qu’on prenne des mesures contre lui, s’est présenté à genoux, un thermomètre dans la bouche. Avec un tel numéro, tout le monde a éclaté de rire et l’exclusion n’a pu se faire ce jour-là. Mais le lendemain, Dalí a recommencé ses actes contre-révolutionnaires et la rupture a eu lieu. En réalité la plupart des exclusions provenaient du comportement des personnes qui rompaient d’elles-mêmes le pacte.
Parlez-nous des échanges entre le père et sa fille... On constate une inquiétude récurrente pour l’avenir d’Aube, pour ses résultats scolaires.
J-M. G. Aube me disait récemment que son père oubliait qu’elle parlait trois langues dès l’âge de neuf ans : le français, l’anglais et l’espagnol. Elle a vécu près de deux ans au Mexique où elle traduisait les échanges entre sa mère et Frida Kalho. Elle naviguait d’une langue à l’autre, ce qui explique, en grande partie, les fautes de grammaire et d’orthographe que son père lui signale dans ses lettres. Il faut dire aussi que Breton était très inquiet parce que - et ça je peux en témoigner, - il a eu une vie matérielle toujours excessivement difficile.
Oui, on le ressent bien à la lecture des lettres, et pourtant, il possédait quand même de beaux objets, des tableaux...
J-M. G. En effet, Breton était un collectionneur passionné. Les objets qu’il achetait étaient des objets qu’il a rassemblés lui-même, à partir de ses attirances personnelles et de ses lectures. Il s’est intéressé à l’ « art brut » par exemple, bien avant tout le monde, et il a participé à la fondation, avec Dubuffet, de la Compagnie de l’art brut. Il allait souvent au marché aux Puces de Saint Ouen. Les dernières années de sa vie, il s’est aperçu en chinant que de nombreux objets qu’il avait achetés autrefois étaient devenus très recherchés et très chers. Il s’est demandé alors, quels étaient ceux de ses objets que les autres n’avaient pas encore « découvert » et qu’il pouvait acheter à un prix abordable. C’est à ce moment-là qu’il s’est mis à collectionner des bénitiers, ce n’était pas pour le côté religieux, il aurait plutôt pratiqué, dans ce cas, le tir au fusil ( !), mais pour la qualité de ces anciennes faïences. Il s’est passionné également pour les moules à gaufres et à hosties, objets totalement négligés, dont certains datent du XIIIe siècle et possèdent des légendes alchimiques, des dessins ou des armoiries.
Pour en revenir à sa situation matérielle, ses recueils de poésie étaient imprimés à moins de trois cents exemplaires et ne se vendaient pas ; c’est le sort de la poésie depuis toujours. Les droits d’auteur étaient donc ridicules. Breton a toujours vécu chichement, heureusement il a bénéficié du soutien de ses amis. Il faut dire aussi que la peinture surréaliste ne valait pas grand-chose sur le marché de l’art dans les années cinquante. Lorsqu’il tentait de se séparer d’un tableau de Max Ernst ou de Miró, il le dit parfois à sa fille, il ressentait un véritable déchirement. Avant de partir en vacances, il essayait de vendre une peinture en fonction de la somme dont il avait besoin pour l’été, mais la plupart du temps, il se faisait rouler par le marchand.
Quand il est revenu des États-Unis, et malgré sa célébrité, Breton n’avait même pas assez d’argent pour payer un voyage en train jusqu’à Antibes où Elisa et lui étaient invités chez une amie. Jean Paulhan a imaginé la création d’une collection dirigée par Breton, afin de justifier une avance pour pouvoir l’aider. Jusqu’au bout, Breton a eu des difficultés financières. Dans une lettre, il dit qu’il va même emprunter de l’argent à Benjamin Péret, ce merveilleux poète surréaliste ; mais Péret n’avait pas un sou, il perdait toujours son logement et insultait son propriétaire ! C’est aussi un choix de vie. André Thirion avait intrigué auprès de la ville de Paris pour qu’on donne un prix à André Breton qui l’a refusé. Il a toujours rejeté les honneurs. Les accepter c’était le début de la compromission.
Quant à l’écriture des lettres de Breton...
J-M. G. Je trouve que l’écriture de ses lettres n’est pas différente de celle de ses essais. Il y a des merveilles dans la correspondance que nous découvrons aujourd’hui et toujours une hauteur de ton incomparable. Par exemple, il écrit à sa fille le 27 décembre 1948, au moment des vœux : « Que l’année 1949 t’ouvre des portes enchantées et que par l’une de ces portes, il me soit donné de te voir entrer pour te retrouver près de moi. Je te serre de tout le lierre du monde ». On est d’emblée dans la poésie. La première lettre de ce recueil, accompagnée de collages et de dessins, est superbe. On ne s’étonne pas qu’Aube soit devenue une collagiste passionnée. Certaines de ses enveloppes enluminées ont d’ailleurs été présentées au Musée de La Poste, en 2005, dans une grande exposition intitulée « Quand l’art devient postal ». José Pierre écrivait à son sujet :« La modestie d’Aube Elléouët devrait-elle en souffrir, il me plaît à dire que c’est à cette famille d’émerveillés-émerveillants qu’elle appartient et à nulle autre. »
L’imbrication de la vie et de l’oeuvre est très présente dans ces lettres...
J-M. G. Elle est constante. Breton parle de sa vie privée, du surréalisme, des activités collectives telles que la mise en pratique d’un nouveau jeu comme celui de « L’un dans l’autre » qu’il a inventé, de la préparation d’une nouvelle revue ou d’une exposition, de la publication d’un almanach d’art brut, de la chasse aux papillons, de l’achat d’un objet précolombien... Il lui fait part de ses occupations, de ses lectures, de ses prises de position...
Jusqu’aux derniers jours de sa vie, Breton a respecté les options prises dans sa jeunesse. Le fameux Manifeste des 121, sous-titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie » est à l’origine, ce que beaucoup ignorent, une initiative des surréalistes. C’est Jean Schuster, un ami très proche de Breton, qui, avec Dionys Mascolo, en a rédigé trois versions. Ils les ont ensuite montrées à Breton ainsi qu’à Gérard Legrand qui ont apporté quelques corrections, puis à Maurice Blanchot. Ce dernier a réécrit une partie importante des textes. Les surréalistes se sont mis ensuite un peu en retrait parce qu’ils avaient beaucoup de difficultés avec la Gauche manipulée par les staliniens qui se méfiaient d’eux depuis la condamnation des Procès de Moscou en 1936-1937 par Breton. Et pour plus d’efficacité, le Manifeste a été présenté à Sartre, qui l’a cautionné et s’est porté garant. On a donc cru que c’était lui qui l’avait rédigé. À l’époque, cette publication a eu l’effet d’une bombe. Des personnes ont été poursuivies, un surréaliste, Jehan Mayoux qui était dans l’enseignement mis à pied, des acteurs et des peintres poursuivis. Ces prises de position et ce combat pour la liberté sont très présents dans les lettres, même s’il s’agit d’un Breton intime qui ne veut pas répercuter sur sa fille tous les problèmes du quotidien. Il en parle plus librement à l’approche des vingt ans d’Aube.
Breton raconte dans une lettre de 1952, un incident plutôt cocasse dans la grotte de Cabrerets...
J-M. G. Oui, cet incident aurait pu très mal tourner. Avec le peintre surréaliste Adrien Dax et sa femme qui étaient venus le voir à Saint-Cirq-la-Popie, l’un des plus beaux sites de la vallée du Lot, où le poète possédait une maison, ils sont allés visiter la grotte de Cabrerets, non loin de là. Breton, qui se méfiait de l’exploitation des lieux touristiques, souvent gérés par des curés, qu’il n’appréciait pas trop, doutait de l’authenticité de certains dessins prétendument préhistoriques. Il a constaté en portant le doigt sur une des lignes tracées sur la paroi qu’elle avait tendance à s’effacer. Le guide, un authentique député M.R.P, furieux, a frappé la main de Breton avec un bâton, et ce dernier a riposté à coups de poing. L’abbé Breuil avait dit, à l’époque, dans Le Figaro : « Si des vauriens comme Monsieur André Breton se mettent à détruire le patrimoine national !... » Il y a eu ensuite des expertises qui n’ont pas abouti et un procès dont on a beaucoup parlé dans la presse. Breton a été condamné à verser une grosse somme d’argent, mais il y a eu fort heureusement une amnistie. Même Malraux avait été sensible à cette affaire car bien des années auparavant, quand il avait eu des démêlés en Indochine, Breton avait pris sa défense. La manière dont Breton raconte cet épisode à Aube est effectivement assez drôle. Il y avait cette capacité d’exaltation chez l’auteur des Manifestes qui était admirable, et qu’on lui a souvent reproché. Pour moi, elle était liée à la fureur poétique. L’exaltation de la poésie peut, en effet, déboucher sur de beaux orages. Le groupe surréaliste était un égrégore, pour employer un vieux mot d’alchimiste, une réunion de différents esprits qui font oeuvre ensemble. Et cet égrégore pratiquait la mise en commun de la pensée, cette source inépuisable de création.
Quand la correspondance de Breton sera accessible, ce sera fantastique car il a été très lié à Apollinaire, à Picasso... Il a échangé des lettres avec Valéry, Saint-John Perse, Lévi-Strauss et bien d’autres. Quand ils allaient ensemble aux Puces, à New York, et qu’ils trouvaient des objets amérindiens, le grand spécialiste Lévi-Strauss disait à Breton, « André, d’après vous, est-ce que ces objets sont authentiques ? » Breton répondait « oui » pour l’un, et « n’y touchez pas » pour l’autre. L’oeil du poète voit toujours plus loin...
Je veux qu’on se taise lorsqu’on cesse de ressentir » écrit Breton dans Nadja. Cette phrase confirme l’impulsion dont vous parliez...
J-M. G. C’est un des critères d’André Breton : « Aimer d’abord » et il ajoutait « Il sera toujours temps, ensuite, de s’interroger sur ce qu’on aime jusqu’à n’en plus vouloir rien ignorer ». Ce qui est primordial c’est cet élan, valable aussi bien sur le plan poétique que critique, face à un tableau ou à un être.
Est-ce qu’Aube Breton-Elléouët est satisfaite de ce recueil ?
J-M. G. Elle est très heureuse. C’est grâce à son insistance auprès de l’éditeur qu’on a pu obtenir des reproductions de cartes postales en couleurs et des reproductions de dessins et de collages de Breton dans la très stricte Collection « Blanche » de Gallimard. Cette correspondance est placée sous le signe du merveilleux. Breton a écrit dans le premier Manifeste du Surréalisme : « Tranchons-en : le merveilleux est toujours beau, n’importe quel merveilleux est beau, il n’y a même que le merveilleux qui soit beau. »
Jean-Michel Goutier
Quelques dates :
1991 - Conception et réalisation de Je vois, j’imagine, ouvrage d’art sur les poèmes-objets d’André Breton, éd. Gallimard, Paris.
1991 - Membre du comité scientifique pour l’exposition André Breton, la Beauté convulsive, textes pour le catalogue, Centre Georges-Pompidou, Paris.
1996 - Conférence : « André Breton et le théâtre » IVAM, Valence (Espagne) 1996.
1997 - Conférence : « Breton à 20 ans » dans le cadre des manifestations « En los cien años de André Breton », Centre culturel Tecla-Sala, Barcelone.
1998 - Texte et iconographie pour le Cahier de L’Herne : André Breton, Paris.
2002 - Texte pour le catalogue et collaboration à l’établissement de la chronologie pour l’exposition La Révolution surréaliste 1919-1945, Centre Georges-Pompidon, Paris.
2003 - « André Breton une collection manifeste » conférence au Centre Beaubourg, Paris et à la Comunidad de Madrid l’année suivante.
2007 - Édite dans la collection « Carnets » aux éd. de L’Herne le volume André Breton : Mettre au ban les partis politiques.
2009 - Hommage pour l’inauguration de la place André Breton, Paris