(extraits)
Le printemps est malade d'un cerisier nouveau
d'un cerisier plein de fruits miroitants
où sombrent les cils de porcelaine
comme un regard dans un jet d'eau
Assise flamberge assis vents
La mer se décolore et le rouge domine
Le rouge de mon coeur est le vent de ses îles
le vent qui m'enveloppe comme un insecte
le vent qui me salue de loin
le vent qui écoute le bruit de ses pas décroître sur mon ombre
si pâle qu'on dirait un poisson volant
Benjamin Péret, Dormir, dormir dans les pierres, Editions surréalistes, 1927.
Œuvres Complètes, tome 1, Le terrain vague, Eric Losfeld, 1969, p.48.